Macron matraque sa réforme
Les violences illégitimes se multiplient

Jean-Baptiste Rivoire et Pablo Crosnier

Vidéo enquête réalisée le 21 mars.

Le 22 mars 2023, aux 13h de TF1 et France 2, Emmanuel Macron signe et persiste : il ne reculera pas. La veille, reçevant des députés de la majorité à l'Élysée, il avait déclaré : "la foule, quelle qu'elle soit, n'a pas de légimité face au peuple qui s'exprime souverain à travers ses élus ". Dans toute la France, les bavures policières se multiplient.

Après plusieurs mois de manifestations massives, organisées par l’intersyndicale dans le calme, la contestation contre la réforme des retraites change de visage. Depuis le recours au 49.3 par le gouvernement et le rejet des motions de censure par l’Assemblée nationale, le 20 mars dernier, les manifestations improvisées se multiplient. Les images des mobilisations, qui circulent sur les réseaux sociaux, en France et dans le monde, montrent souvent une utilisation disproportionnée de la violence dans le maintien de l’ordre et des méthodes de répression illégales. C'est ce que montrent plusieurs reportages diffusés sur twitter et compilés ici :

Postée sur notre chaîne Youtube le 21 mars à 19h, cette vidéo enquête a généré 13 000 vues et près de 500 commentaires dans la soirée. Mais le lendemain 22 mars, alors qu'elle avait atteint 22 000 vues, Youtube adressait à Off Investigation le mail suivant :

Une mesure qui contribue à diminuer l'accessibilité de notre vidéo-enquête, en clair, à l'invisibiliser partiellement. Un peu comme les télévisions françaises, qui tendent à invisibiliser les violences policières soit en les minimisant, soit en s'organisant pour ne pas les filmer. Parmi les violences : le fait de détenir illégalement des manifestants.

Des arrestations arbitraires

Le 16 mars dernier, le soir même de l’annonce par la Première ministre du recours au 49-3, 292 personnes ont été arrêtées à Paris. Les manifestants étaient rassemblés place de la Concorde, face à l’Assemblée nationale pour exprimer leur mécontentement. La manifestation était déclarée et autorisée. Sur les 292 manifestants interpellés, seuls 9 ont été poursuivis et 283 ont été relâchés sans poursuite. Signe que les Gardes à vue sont utilisées de façon illégitime pour dissuader les manifestants. Parmi les appréhendés de la Concorde, deux adolescents autrichiens en voyage scolaire en France. Suite à leur placement en garde à vue, l'ambassade d’Autriche a été obligée d’intervenir pour les faire libérer. 

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