Femme d’État
Formée à ATD Quart-Monde, la défenseure des droits résiste à l’exécutif

Légende vidéo peertube

À 60 ans, après avoir été nommée “défenseure des droits” en 2020 par Emmanuel Macron, Claire Hédon est devenue une épine dans le pied du président. Portrait d’une femme d’État respectueuse des citoyens qui sais résister au pouvoir exécutif. 

Le 17 mai dernier, auditionnée par la commission des lois de l’Assemblée nationale pour présenter son rapport annuel, Claire Hédon ne se démonte pas. Pointée du doigt par une députée du RN qui dans une intervention en défense de surveillants pénitentiaires ayant diffusé un tract raciste, va jusqu’à révéler son salaire pour tenter de la discréditer, la défenseur des droits recadre son interlocutrice : "Si ça vous échappe que dans toute démocratie, il y a un contrôle externe de la déontologie des forces de sécurité, c’est quelque peu inquiétant”. Trente ans à se préoccuper du sort des plus faibles, cela forge une femme. 

Après l’obtention d’une maîtrise de droit à l’université de Paris Panthéon-Assas (Paris II) dans les années 1980, Claire Hédon suit des études de communication au CELSA. En 1987, elle intègre le monde de la radio via France bleu, puis l’émission de RFI Les unes et les autres

Lors d’un voyage associatif à Bangkok en 1992, elle découvre ATD Quart Monde, célèbre ONG fondée en 1957 par le catholique Joseph Wresinski pour lutter contre la grande pauvreté. L'organisation anime cette année-là, à Bangkok, une bibliothèque de rue. Claire Hédon va participer à l’initiative pendant une semaine. Touchée par son expérience, la jeune journaliste décide, dès son retour en France, de s’engager à ATD quart-monde comme bénévole. En 2015, Claire Hédon évoquait sur un site de l’association l’importance de cette expérience fondatrice : « la question de l’accès aux droits, les injustices à l’égard des plus pauvres, tout cela m’a tout de suite interpellée. » 

Une "révélation" à Bangkok

Après sa « révélation de Bangkok », Claire Hédon participe aux universités populaires de l’organisation, lieux de débats et de partages de savoirs où se rencontrent des personnes dans la très grande pauvreté. Son engagement auprès d’ATD Quart Monde change drastiquement sa manière de travailler en tant que journaliste. Face aux difficultés individuelles des personnes rencontrées sur le terrain, elle se met à questionner l’impact des politiques publiques et des dirigeants sur les défavorisés. 

Entre 2003 et 2017, comme le racontait récemment Ouest-France, elle anime sur RFI l’émission quotidienne Priorité Santé, qui aborde des thématiques sanitaires et sociales dans le monde. Elle y parle par exemple de politiques de santé publiques, de maladies ou encore de sexualité. Adepte du terrain, elle parcourt le monde pour ses différents reportages, particulièrement le continent africain, afin de rencontrer des « personnes exceptionnelles qui œuvrent sur le terrain », comme elle l’expliquait à Ouest-France en 2020.

Vous devez être abonné.e pour voir ce contenu

Déjà abonné.e ?