Effondrement de la biodiversité : l’État face à ses responsabilités

Pour les associations de défense du vivant, les pesticides sont les grands responsables de l'effondrement de la biodiversité. | photographie d'illustration SYLVAIN CORDIER / AFP

La guerre entre les lobbies de l’agrobusiness et les associations environnementales fait rage. Sous les yeux de l’Etat, pris en tenaille entre la colère du monde agricole et les attentes des citoyens. Attaqué au tribunal pour inaction face à l’effondrement de la biodiversité, l’Etat doit maintenant rendre des comptes devant la justice.

La cour administrative d’appel de Paris se penchera le 6 juin prochain sur un dossier inédit : cinq associations — Notre Affaire à Tous, Pollinis, l’ASPAS, Anper-TOS et Biodiversité sous nos pieds — accusent l'État de sous-estimer la crise écologique et l’effondrement de la biodiversité. Elles dénoncent en particulier les politiques publiques sur les pesticides, jugés en grande partie responsables de cet effondrement, à travers une campagne au long cours baptisée « Justice pour le vivant ».

Cette dernière a débuté en septembre 2021. Les associations Notre Affaire à Tous et Pollinis annoncent alors lancer « la première action en justice citoyenne au monde contre un Etat pour carence fautive dans la protection de la biodiversité ». La notion juridique de « carence fautive » désigne une inaction administrative ayant contribué à un dommage grave. Le préjudice ici invoqué est l’effondrement du vivant, causé en partie par des « insuffisances » dans les « procédures d’évaluation et d’autorisation des pesticides », rapportent les associations dans un communiqué de presse.

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