Alain Marty, baron indéboulonnable de la Moselle 

Alain Marty
Maire de Sarrebourg depuis 35 ans, Alain Marty voit ses pratiques de plus en plus critiquées par l'opposition municipale (photo DR)

C’est un notable de droite qui gère depuis 1989 la sous-préfecture de Sarrebourg (Moselle) d’une main de fer. Son nom ? Alain Marty. En 35 ans, rares sont ceux qui ont osé s’attaquer à ce médecin sûr de lui. Intrigué par le suicide d’une résidente d’un Ehpad dont il préside le conseil d’administration, Off Investigation s’est intéressé à son passif politico-financier (qui s’est toujours soldé par des classements sans suite). Portrait non autorisé d’un baron LR solidement accroché à son fief.

C’est une sous-préfecture de la Moselle d’un peu plus de 10 000 habitants avec son lac, sa tranquillité, son cadre de vie reposant, surtout pour les résidents de l’Ehpad Les Jardins, situé en centre-ville. Élu maire de Sarrebourg en 1989, le docteur Alain Marty incarne sa ville depuis 35 ans. Mais depuis quelques années, il doit affronter une opposition de plus en plus critique, et des signalements à la justice. 

Pour Alain Marty, les problèmes sérieux commencent en 2020 lorsqu’une conseillère municipale d’opposition (ancienne membre des Républicains) est alertée par plusieurs informateurs. La ville connaitrait des dérives de gestion. Contactée, elle ne souhaite pas évoquer cette histoire et souhaite conserver l’anonymat.

Le 7 février 2020, puis le 1er octobre de la même année, en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale qui oblige toute autorité constituée à saisir la justice lorsqu’elle a connaissance d’éléments pouvant potentiellement constituer un délit ou un crime, elle saisit les procureurs de Metz, puis de Nancy. Les signalements adressés à la justice par l’élue évoquent de possibles « prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, abus de pouvoir, suspicion de corruption, trafic d’influence,… ». Tour d’horizon.

Un terrain vendu à un prix dérisoire

Première affaire embarrassante pour Alain Marty, une suspicion de « détournement de fonds publics ». Elle vise l’acquisition de terrains par un investisseur local de Sarrebourg créateur notamment du Leclerc de la ville où les habitants vont faire leurs courses depuis plus de 40 ans. Son nom ? Michel Roy. Selon nos informations, il fait partie du cercle rapproché du maire Alain Marty et de son adjoint Roland Klein, également président de la communauté des communes Sarrebourg Moselle Sud. 

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