Violences policières
Comment Delphine Ernotte protège les macronistes

Carmen Bachimont

Depuis la révolte des retraites, les manifestations ont débouché sur des centaines d'interpellations et des milliers de blessés. Mais les images de ces violences urbaines et policières souvent filmées par des reporters indépendants ont été largement snobées par les chaînes de télévision contrôlées par des milliardaires ou par l’État. Décryptage de la façon dont France 2 et France 3 ont couvert la révolte des retraites depuis la dernière manifestation du jeudi 23 mars. 

Vendredi 24 mars, au lendemain de manifestations improvisées dans l’ensemble de l’hexagone, la couverture médiatique des JT de France 2 et France 3 laisse un goût amer. En boucle, on ouvre les JT  sur la visite du roi d’Angleterre repoussée à cause des prochaines manifestations prévues le 28 mars. Charles III, qui devait rencontrer Macron à Versailles pour un repas le lundi suivant, puis visiter Bordeaux, restera finalement sur son île. L’occasion de parler des violences qui ont eu lieu la veille ? Oui, mais attention à l’angle.. Violence systématique des casseurs contre violence exceptionnelle des forces de l’ordre ? C’est ce que France Télévisions nous laisse à penser. 

Des manifestants qui "détruisent le patrimoine"

A France 2 au journal de 13h puis de 20h, on parle des dégâts à Bordeaux, après l’embrasement de la porte de la mairie, et des bordelais “tristes” et “scandalisés”  par la violence de manifestants qui “détruisent le patrimoine”. On évoque ensuite les “nombreux débordements” à Paris où des “affrontements [ont eu lieu] entre casseurs et policiers”, à coups de “jets de projectiles” et “gaz lacrymos”. On donne la parole à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui invite à “condamner avec première force” les violences en hausse”.  Dans le JT de 13h, présenté par Julian Bugier, le sujet se termine sur les 457 arrestations qui ont eu lieu dans toute la France et la “soixantaine de policier et neuf manifestants (..) blessés” à Lyon.

Au 20h de France 2, Laurent Delahousse évoque bien l’inquiétude de la presse britannique vis-à-vis de la violence des manifestations qui secouent la France, mais brièvement, en une phrase. Pour le présentateur phare de France 2, la violence, c’est surtout les “casseurs”. 

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