Sûreté nucléaire
Macron veut-il casser le thermomètre? (2-2)

Marc Endeweld

Dans une opacité complète, le gouvernement a présenté début février un projet de démantèlement de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Chargé de veiller à la transparence d’un secteur hautement sensible, cet établissement public est depuis longtemps dans le collimateur d’EDF et des industriels de l’énergie. Récemment, il avait alerté sur des défaillances des EPR, les super-réacteurs qu'Emmanuel Macron veut relancer. Mais le démantèlement annoncé de l'IRSN soulève l’indignation des salariés et d’experts indépendants.

Ficelé dans le plus grand secret, le projet du gouvernement pour l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) est simple : il s’agit de démanteler cette structure chargée d’expertiser la filière nucléaire française. L’idée initiale du gouvernement était d’éclater les chercheurs et les salariés de l’IRSN entre plusieurs entités : le ministère de la Défense, le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA), et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). 
Ce projet Élyséen concocté dans la plus totale opacité a été imposée en quelques jours à l’institut : le directeur général de l’IRSN l’a appris trois jours après le conseil de politique nucléaire tenu à huis-clos à l’Élysée le 3 février 2033. « L’IRSN menacé de disparition », alertait un tract intersyndical à la mi-février. Depuis, les salariés se mobilisent pour tenter d’infléchir, voire d’annuler ce projet gouvernemental. « Cette remise en cause brutale de l’IRSN est vécue comme une trahison et ressentie comme une critique de notre travail quotidien, mais également du modèle de gouvernance des risques nucléaires et radiologiques, modèle dont nous sommes fiers », soulignent les syndicats.

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