Sophie Primas, porte-parole des insecticides

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas répond aux questions de la presse le 23 mai 2025 à Paris. (Photo Thomas SAMSON / AFP)

La porte-parole du gouvernement, qui vient de recruter le lobbyiste en chef de la FNSEA comme directeur de cabinet, est une fervente défenseure des néonicotinoïdes.

Porte-parole du gouvernement Bayrou et ancienne sénatrice LR des Yvelines, Sophie Primas est une fidèle du lobby agricole productiviste incarnée par la FNSEA, le principal syndicat agricole français. En pleine mobilisation contre la loi Duplomb, et alors qu’une pétition appelant à l’abrogation « immédiate » de ce texte qui vise, entre autres, à réintroduire un néonicotinoïde interdit, dépasse les deux millions de signatures, elle vient de recruter comme directeur de cabinet l’ancien chef des affaires publiques de la FNSEA. Mais ce n’est pas là le seul signe de son compagnonnage aux côtés du lobby agricole productiviste.

Proximité avec le lobby des betteraviers

Sophie Primas entretient en effet depuis plusieurs années une proximité avec le lobby des betteraviers, incarné par la puissante Confédération générale des planteurs de betteraves, plus connue sous le signe de CGB. Membre de la FNSEA, ce syndicat a vocation à représenter les 23 000 planteurs français de betteraves sucrières. Il faut en effet savoir que la France est, avec les coopératives agricoles géantes Tereos (Beghin Say, La Perruche) et Cristal Union (Daddy), le premier producteur européen de sucre blanc et le second producteur mondial de sucre de betteraves.

2018 : l’Europe interdit les néonicotinoïdes

Or, à cause des sécheresses et du réchauffement climatique, cette filière rencontre un problème de taille : la jaunisse de la betterave qui se transmet par un insecte, le puceron vert. Pour lutter contre ce fléau qui tue les rendements, les betteraviers ont longtemps eu recours aux néonicotinoïdes avec l’effet mortifère que l’on connaît maintenant sur les insectes pollinisateurs dont les abeilles. Mais en 2018, les néonicotinoïdes sont brutalement interdits en Europe, donc en France. Une bonne nouvelle pour la biodiversité, une mauvaise pour les betteraviers.

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