
Exclusif | A l'heure où l’ONU accuse le M23 (un mouvement de rébellion sévissant actuellement en RDC avec le soutien du Rwanda) de graves exactions, et que ses chefs font l'objet de sanctions américaines et européennes, un des porte-parole de ce groupe armé congolais, Lawrence Kanyuka, gère une société de conseil minier basée à Paris, sans déposer ses comptes. Et sans que le fisc français n’y trouve à redire.
C’est un gigantesque pays au-dessus duquel planent des vautours. Le malheur de la République démocratique du Congo (RDC), c’est d’être trop riche, d’avoir un sous-sol qui regorge de tant de trésors qu’il attire les convoitises des charognards du monde entier. A l’est de ce géant aux pieds d’argile, là où la terre déglutit de l’or, de l’étain et surtout du coltan (utilisé pour fabriquer nos smartphones), une guerre fait rage depuis trente ans. Elle a fait des millions de morts, tant et tant qu’on en a perdu le compte.
« L’Afrique à la forme d’un revolver, dont la gâchette se trouve au Congo. » Jamais cette phrase écrite il y a des décennies par le philosophe martiniquais Frantz Fanon n’a semblé autant d’actualité. Il faut dire que le conflit en RDC a connu une recrudescence ces dernières semaines, avec l’offensive menée par les rebelles du « Mouvement du 23 mars » (M23). Accusés par l'ONU de graves exactions, y compris sur des enfants (France 24, 19 février 2025), les insurgés ont fondu sur Goma et Bukavu, les principales villes de l’est du pays, non loin de la frontière avec le Rwanda.