Arnaud Murati

Prix décorrélés de toute réalité de coût, hausses intempestives et répétitives, chantage permanent auprès des politiques… Les constructeurs automobiles français utilisent tous les moyens pour préserver les millions d’euros que leur rapportent les pièces captives, pour le plus grand bonheur de leurs actionnaires.
Tous ont accepté de parler. Mais « off the record». Car si la lenteur du démantèlement progressif du système des « pièces captives » agace l’ensemble du microcosme automobile en France, le pouvoir de nuisance des constructeurs, qui sont aussi les organisateurs de ce monopole, est bien réel : « Tout le monde sait pour les pièces captives, confie une source habituée aux dorures des ministères. Il aura fallu cinq lois et six débats parlementaires pour que l’on y arrive, ou presque. Les ministres protègent les constructeurs. Ce sujet, c’est vraiment le pouvoir d’achat contre la protection de nos intérêts industriels. »