PFAS : l’effroyable laboratoire italien



activistes italiens avec un panneau "stop PFAS"
Dans toute l'Europe, les polluants éternels (PFAS) de l'industrie chimique provoquent de lourds dégâts. Les activistes italiens sont en première ligne pour dénoncer ce scandale de santé publique (photo Greenpeace)

Les PFAS ou per et polyfluoroalkylées sont des polluants chimiques dits "éternels" car ils ne meurent jamais. On les trouve partout : poêles anti-adhésives, vêtements imperméables, eau du robinet, mousses anti-incendies... Et même dans l’air que nous respirons ! Problème : on sait maintenant qu’ils sont cancérogènes. Si la France d’Emmanuel Macron rechigne à prendre conscience de cet enjeu majeur de santé publique causé par l’industrie chimique, nos voisins italiens sont passés par là. Et ça fait peur. Reportage.

Elle est là, sur le bas-côté d’une route dont on dit qu’« en dessous il y a la peste ». Elle, c’est l’usine de Miteni, dans la petite ville de Trissino, en Vénétie. Ici, on fait de la chimie, de la pharmacie, des tanneries, des chaussures, des vêtements… L’Italie est une grande nation industrielle et ce coin le rappelle. Les odeurs chimiques qui planent, aussi. Au-delà des cuves géantes de l’usine de Miteni, la végétation est luxuriante. Tout autour, la nature est belle et vallonée. Au pied de la colline à laquelle s’adosse l’usine, un paisible ruisseau s’écoule. L’eau est sombre mais transparente.

L'usine Miteni de Trissino
L'usine Miteni de Trissino (Vénétie, Italie) (photo Federico Bevilacqua)

L’effervescence qui règne dans l’enceinte de l’établissement tranche avec la tranquillité des lieux. Des ouvriers s’affairent autour de camions bennes. Partout des bruits de casse, de burins, des couinements métalliques retentissent. Ils démantèlent boulon par boulon l’ancienne fabrique. Comme s’il fallait effacer les traces du passé. 

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