Louis Sarkozy irrite l’Algérie

Louis Sarkozy sur le plateau de LCI, la chaîne de son parrain, Martin Bouygues | Capture d’écran YouTube

À la suite de propos incendiaires de Louis Sarkozy, Alger aurait porté plainte en France contre le fils de l’ex-président français, selon le journal français l’Opinion et le média en ligne algérien TSA.

Chroniqueur en contrat d’exclusivité sur LCI (chaîne de son parrain, Martin Bouygues) depuis 2024, Louis Sarkozy est de retour en France après avoir vécu une large partie de sa vie aux Etats-Unis. Voilà qui lui a valu, mi-février, un portrait dans les colonnes du journal Le Monde, où il a notamment lâché : « Si j’étais aux manettes et que l’Algérie arrêtait [l’écrivain] Boualem Sansal, je brûlerais l’ambassade, je stopperais tous les visas, j’augmenterais de 150 % les tarifs douaniers… » De quoi irriter Alger. Selon le site algérien TSA, le régime d’Abdelmajid Tebboune aurait décidé, par la voie de sa représentation diplomatique en France, de porter plainte contre le plus jeune fils de l’ancien président français Nicolas Sarkozy.

« L’Algérie dépose plainte contre Louis Sarkozy », confirmait le 12 mars l’Opinion qui présente cette info comme « confirmée de source officielle ». La démarche aurait été effectuée le jour-même devant « une juridiction française », précise de son côté le média en ligne algérien TSA. Contactée à ce sujet, l’ambassade d’Algérie n’a à ce stade pas donné suite à notre sollicitation, ni par écrit, ni par téléphone. Contacté via X, Louis Sarkozy n’a pas non plus donné suite.

Plusieurs plaintes déposées en France

Rapportés par Le Monde en février, les propos incendiaires du plus jeune fils de l’ancien président de la République avaient fait l’objet d’un signalement de l’association SOS Racisme qui a dénoncé « une incitation à un acte criminel » et une « banalisation des appels à la violence ». Par ailleurs, « l’Union algérienne », une association basée à Lyon, a également annoncé avoir porté plainte le mois dernier.

Ces plaintes contre Louis Sarkozy font écho aux déboires judiciaires de son père, l’ex-président de la République Nicolas Sarkozy, définitivement condamné, en décembre dernier, à trois ans de prison dont un an ferme, pour « corruption et trafic d’influence » dans l’affaire des écoutes, déclenchée en 2014 et dans laquelle il a été reconnu coupable d’avoir corrompu un magistrat de la Cour de cassation pour obtenir des renseignements sur des enquêtes judiciaires en cours le concernant. En outre, le procès de l’ancien locataire de l’Elysée pour le présumé financement libyen de sa campagne de 2007 se poursuit pour la neuvième semaine consécutive (Mediapart, 13 mars 2025).

L’information rapportée par l’Opinion et TSA intervient dans un contexte diplomatique particulièrement tendu entre Paris et Alger depuis la décision du président français Emmanuel Macron de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, le 31 juillet 2024 (Public Sénat).

Les tensions se sont par ailleurs accentuées avec l’arrestation en Algérie de l’écrivain Boualem Sansal, le 16 novembre dernier, et le fait qu’une vingtaine d’individus d’origine algérienne expulsés par Paris ces derniers mois ont du être à nouveau admis dans l’hexagone après s’être vu refuser l’entrée du territoire par l’Algérie (Le Figaro, 11 mars).

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