L’été meurtrier du gouvernement

Le premier ministre Francois Bayrou s'adresse à la presse après un comité interministériel à Montpellier le 6 juin 2025. (Photo Sylvain THOMAS / AFP)

Peaux de banane, déclarations de guerre par médias interposés, chamailleries… Les ministres du gouvernement de François Bayrou affichent leurs désaccords au grand jour.

Le dernier conseil des ministres avant la coupure estivale se tient demain à l’Elysée. Gageons qu’au vu des déclarations acides échangées entre ministres ces derniers jours, l’ambiance sera fraîche. Certes, les « cadors » du gouvernement, comme les surnomme la porte-parole Sophie Primas, viennent souvent de bords politiques différents, de la droite et du centre, mais cela ne suffit pas à expliquer les différents affichés au grand jour. 

« Ce gouvernement n’est plus un bloc central mais un centre qui débloque », observe le conseiller politique Jean-Bernard Gaillot-Renucci. Avec comme moteur, la peur de la dissolution, déjà utilisée par Emmanuel Macron et à nouveau brandie. Les ministres doivent ainsi composer avec le management toxique d’un président de la République qui ne s’interdit rien (Lire: Dissolution, le retour des apprentis sorciers, Off Investigation). « Pour être libre, il faut être craint », a déclaré Emmanuel Macron lors de son discours aux armées le 13 juillet dernier. Message reçu cinq sur cinq par ses ministres avant le tunnel électoral à venir avec les municipales en 2026 puis la présidentielle en 2027.

« Tout le monde se tire dans les pattes, c’est pesant », confirme un conseiller ministériel. Deux jours auparavant, c’est Aurore Bergé qui s’en prenait à Agnès Pannier-Runacher. La ministre de la Transition écologique a osé faire part de son opposition « personnelle » à la très décriée loi Duplomb. Une pétition citoyenne contre le texte a déjà recueilli deux millions de signatures. « Il n’y a pas à avoir en permanence des avis personnels. Quand on est membre d’un gouvernement, on assume d’être solidaire des décisions qui sont prises parce que sinon, ça crée de la confusion », balance la ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes sur Franceinfo le 22 juillet. 

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