
Qu’il le veuille ou non, Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l’Intérieur et patron des Républicains (LR), a tué dans l’œuf le gouvernement que Sébastien Lecornu était en train de nommer. Et fait le plus beau des cadeaux au RN. Analyse politique.
En refusant de participer au gouvernement Lecornu, Bruno Retailleau a détruit le fragile édifice construit avec peine par Emmanuel Macron pendant un mois. Et semble faire un beau cadeau au RN. Depuis, le président de la République se mure dans le silence. « Aucune prise de parole prévue à ce stade », répond Jonas Bayard, le conseiller presse du président de la République, sollicité par Off Investigation. Tout tient dans ces trois derniers petits mots, la Macronie se retrouvant « sur le fil », pour reprendre l’expression d’un ministre démissionnaire, « affligé » par la situation politique.
Seul Gabriel Attal a prévu de se rendre au JT de TF1 à 20h ce soir. Sauf à ce que le chef de l’État décide de prendre la parole au même moment. « Nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau coup de Trafalgar », déclare le conseiller politique Jean-Bernard Gaillot-Renucci, spécialiste de la Macronie et ancien responsable de la droite avec Macron. Surtout après les critiques de « Gaby », qui ne cesse de tenter d’imposer un devoir d’inventaire des années Macron, alors que ce dernier n’a même pas terminé son dernier mandat.