Le procès du Coral

Le 25 octobre 1982, le comité de défense des inculpés du Coral donnent une conférence de presse (photo DR)

Le 9 janvier 1986, quatre ans après le scandale du Coral, le procès s'ouvre devant le tribunal correctionnel de Paris. Mais faute de preuves, les personnalités évoquées dans l'enquête n'ont pas pu être renvoyées devant la justice.

Le 9 janvier 1986, le procès du Coral s’ouvre au tribunal correctionnel de Paris. Le juge Salzmann n'ayant pas réussi à réunir des preuves contre les personnalités balancées par Jean-Claude Krief lors de l'instruction, il n'y a, liés directement à l'affaire, que huit prévenus dans le box. Et ils ne sont poursuivis que pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de quinze ans. » Il s'agit de Claude Sigala et de sa clique d'éducateurs à la mords-moi-le noeud, y compris son épouse Marie. L'accusateur Jean-Claude Krief est absent, il a pris la poudre d’escampette. L’audition de nombreux témoins va néanmoins permettre de mesurer la gravité des faits survenus au Coral. 

Le journal « Le Monde » couvre les audiences. Le 18 janvier, le journaliste Laurent Greilsamer publie un article intitulé « Le poids de la pudeur ». Il parle évidemment des pratiques sexuelles en vigueur au Coral : « Michel est venu témoigner. Quinze ans au moment des faits, dix-neuf aujourd'hui. Il a répété, jeudi 16 janvier, avec des mots brefs, hésitants ce qu'avaient raconté à la dernière audience quatre autres jeunes : oui, les éducateurs du Coral, ce centre d'accueil pour enfants et adolescents difficiles, avaient des relations sexuelles avec des mineurs placés sous leur autorité. Des histoires de sodomie et de fellation, de caresses et de baisers volés. » 

Plus loin, l’envoyé spécial du Monde évoque le cas de Dominique Labaume, l'éducateur en cavale (que le commissaire chargé de l'enquête, Patrick Riou, a décrit comme l'un des plus vicieux de la bande). Par capillarité, le journaliste retombe sur le cas de Bertrand Boulin, le fils du ministre retrouvé mort en 1979 : «  Dominique Labaume, autre éducateur inculpé, a pris la fuite depuis longtemps. On a appris, au cours des débats, que Mr Bertrand Boulin avait présenté à ce ''pédophile notoire'' au moins deux adolescents, Fabrice et Régis. » 

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