Le Madleen lâché par la France

Le journaliste français Yanis Mhamdi, envoyé spécial de Blast sur le Madleen, est détenu illégalement par Israel depuis le 10 juin dernier.

Le journaliste de Blast Yanis Mhamdi, ancien de Off Investigation, est toujours retenu en Israël qui vient de fermer son espace aérien après avoir attaqué l’Iran. Loin de condamner la détention arbitraire d’un de ses ressortissants par une puissance étrangère, le gouvernement français cherche depuis dix jours à délégitimer l’opération humanitaire qu’il couvrait. Retour sur un naufrage politico-médiatique sans précédent.

Après avoir mené une attaque d’envergure contre l’Iran dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, l’État hébreu a fermé son espace aérien. Cette escalade majeure entre Tel Aviv et Téhéran contribue à bloquer le retour à Paris du journaliste français Yanis Mhmadi, arrêté en eaux internationales, le 9 juin, par les autorités israéliennes, alors qu’il couvrait une opération humanitaire à destination de Gaza, baptisée la « Flottille de la liberté » (voir encadré en fin d’article).

Malgré des maltraitances et des pressions à son endroit qui ont été rapportées ces derniers jours (Blast, 11 juin), le pouvoir exécutif français n’a pas levé le petit doigt pour dénoncer la détention arbitraire, par une puissance étrangère, de notre confrère. Au contraire, plusieurs membres du gouvernement ont préféré jeter l’opprobre sur l'expédition de solidarité qu’il couvrait à bord du navire Madleen.

L'attitude du pouvoir politique dans cette affaire a été renforcée, ces derniers jours, par les biais éditoriaux de plusieurs grands médias français. Après avoir abondamment dénigré la Flottille de la liberté, ils n’ont eu de cesse de présenter Yanis Mhmadi comme un simple « militant pro-palestinien ». Comme pour invisibiliser son statut de journaliste professionnel, malgré ses dix ans de métier.

La diplomatie de l’autruche

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