Maïlys Khider

En pleine révolte des gilets jaunes, alors que gendarmes et policiers tiraient sur les manifestants à coups de grenades explosives et de lanceurs de balles de défense (LBD) produits en Suisse, mais dotés de munitions plus dangereuses que celles d'origine, un député helvétique avait tenté de convaincre son pays de ne plus vendre ces « armes de guerre » à la France. Résultat : une relocalisation hexagonale en trompe-l’œil, pas mal d’hypocrisie et un marché français dopé.
En novembre 2018, les réformes fiscales d'Emmanuel Macron (suppression de l'impôt sur la fortune et alourdissement des taxes sur le diesel) provoquent des révoltes dans toute la France. Chaque samedi, des milliers de manifestants arborant un gilet jaune défilent pour demander un moratoire sur l'augmentation des taxes sur le carburant.
Très vite, la détermination des manifestants se heurte à des forces de l'ordre surarmées mais souvent peu entraînées. Elles sont notamment équipées de lanceurs de balles de défense, considérés par la règlementation internationale comme des armes de guerre.
Sur ordre du gouvernement d'Edouard Philippe, policiers et gendarmes vont procéder à une répression sanglante. En 36 mois, le journaliste David Dufresne a recensé sur son compte twitter Allô Place Beauvau 353 blessés à la tête, 30 éborgnés, six mains arrachées. Sans compter les blessures aux parties génitales et sur le reste du corps. Près de 4500 blessés en tout, dont 2500 parmi les forces de l’ordre. La plus grave répression survenue en France depuis mai 1968.