Rachida Dati crispe l’Élysée

La ministre de la culture Rachida Dati à la14ème édition du festival d'histoire de l'art de Fontainebleau, le 6 juin 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)

Les nouvelles révélations chocs de Complément d'Enquête (France 2) sur des faits de « trafic d’influence » et de « corruption passive » visant la ministre de la Culture ont été largement passées sous silence par les médias et le monde politique, mais en coulisse, elles auraient contrarié le président de la République.

« C’est dingue, pas une seule question! », s’étrangle un cadre de France Télévision au lendemain des révélations chocs de Complément d’Enquête et du Nouvel Obs sur Rachida Dati. Les matinales sont restées, il est vrai, mutiques ce vendredi 6 juin alors que la ministre de la culture est soupçonnée d’avoir perçu d’importantes liasses en échange d’un travail de lobbying pour GDF Suez (désormais Engie) au Parlement européen, ce qu’elle dément. France 2 révèle pourtant l’existence de plusieurs paiements intitulés « Dati honoraire GDF Suez ». 

La ministre a été nommée ministre de la culture du gouvernement Attal avec le soutien d’Emmanuel Macron en janvier 2024, malgré sa mise en examen pour « corruption » et « trafic d’influence » dans l’affaire « Ghosn-Renault ». Elle y est soupçonnée par le PNF et les juges d’instruction d’avoir touché 900 000 euros de Renault, entre 2010 et 2012, ce qu’elle nie aussi. 

Emmanuel Macron en colère

Ni le député RN Jean-Philippe Tanguy sur TF1, ni le ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur RTL, pourtant membre du gouvernement, ne sont questionnés sur le sujet. Sur Public Sénat, les journalistes laissent le sénateur LR Roger Karoutchi, vieux routier de la droite, choisir lui-même le thème sur lequel il souhaite être interrogé. France Inter préfère le même jour deviser théâtre avec Eric Dupont-Moretti, pourtant lui-même ancien garde des sceaux. Imperturbable en apparence, l’intéressée, elle, s’est rendue jeudi à la réception du président brésilien Lula à l’institut de France puis au dîner organisé en l’honneur du chef d’Etat à l’Elysée le soir-même. Ce soir là, la ministre a monté les marches du palais au bras de son collègue aux armées, Sébastien Lecornu, confirmant son appartenance au cercle très fermé des (rares) élus bénéficiant de la confiance d’Emmanuel Macron.

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