Guy Hocquenghem : Hidalgo à côté de la plaque

"Ici est honoré un fervent apologiste de la pédocriminalité". En aout 2020, le collectif féministe Les Grenades souille la plaque apposée par la mairie de Paris en hommage à Guy Hocquenghem, fondateur du Front Homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) (photo DR)

À l'été 2020, la publication de plusieurs ouvrages dénonçant les complaisances pédophiles d'une partie de l'intelligentsia (notamment Le consentement, que Vanessa Springora, ancienne amante de Gabriel Matzneff, a fait publier chez Grasset) incite plusieurs organisations à monter au front contre la pédocriminalité. Dans ce contexte, une plaque honorant Guy Hocquenghem, figure de la communauté homosexuelle, va être souillée par un collectif féministe l'accusant d'avoir promu la pédophilie. Dernier épisode de notre série "Matzneff, un pédophile au coeur de la République".

 

En 1971, après avoir vécu dans les années 1960 une histoire d’amour avec René Schérer, son professeur de philosophie au lycée Henri IV, Guy Hocquenghem est un des fondateurs du Fhar, le Front homosexuel d'action révolutionnaire. Hocquenghem devient également écrivain et journaliste. De 1975 au milieu des années 1980, il officie à Libération. A cette époque, sous la direction de Serge July, souffle dans les voiles un vent de pédophilie et Libé met la vapeur. Les lecteurs sont invités à participer. 

Le 20 juin 1981 est publié dans Libé un témoignage qui fait date. Le témoin se prénomme Benoît. Le journal présente son invité sous un jour radieux  : « Quand Benoît parle des enfants , ses yeux sombres de pâtre grec s'embrasent de tendresse » 

En fait de tendresse, c'est plutôt le bordel. Quand Benoît parle, c'est pour évoquer des rapports sexuels impliquant des enfants : « Je faisais un cunnilingus à une amie. Sa fille, âgée de cinq ans, paraissait dormir dans son petit lit mitoyen. Quand j'ai eu fini, la petite s'est placée sur le dos en écartant les cuisses et, très sérieusement me dit, ''à mon tour maintenant''. Elle était adorable. Nos rapports se sont poursuivis pendant trois ans. »

Quand Paris danse la Saint-Guy

Pour Hocquenghem le pire est cependant à venir. Le 28 août 1988, il décède du sida. Un ami lui rend un hommage particulier. C'est Gabriel Matzneff. Il dédie « A la lumineuse mémoire de Guy Hocquenghem » le tome de son journal intitulé « Les demoiselles du Taranne ». Dans ce livre, qui couvre l'année 1988, Matzneff évoque les obsèques de Guy Hocquenghem, où il a payé de sa personne : « A l'église Notre-Dame-des-Champs j'ai lu l'épître de Saint Jean, à la demande de Jean-Pierre Mignard (avocat et ami intime de François Hollande) et du curé – curieux curé qui, devant une assemblée composée aux trois quarts de pédés, s'est cru obligé, dans son prône, de rompre des lances contre l'homosexualité. »

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