
Le média le plus impacté par les compromissions de François Hollande est très certainement Canal Plus. En appuyant sans réserve la montée de Vincent Bolloré au capital de Vivendi, puis en détournant le regard quand ce dernier menaçait l’indépendance éditoriale de la chaîne cryptée, le président socialiste aura laissé opérer l’un des plus spectaculaires saccages éditoriaux de l’histoire des médias français. (Extrait de "L'Élysée (et les oligarques) contre l'info", Jean-Baptiste Rivoire, Les liens qui libèrent, Paris, 2022)
« Main basse sur la presse », notre feuilleton d’été à retrouver chaque vendredi
Série extraite de « L’Elysée (et les oligarques) contre l’info », JB. Rivoire, Les Liens qui libèrent, 2022
Dès mai 2015, nous apprenons que la direction a fait déprogrammer dans notre dos un de nos documentaires sur le Crédit Mutuel. Produit par KM Production et Mediapart, il évoquait l’enquête judiciaire ouverte à Paris pour « démarchage illicite » et « blanchiment de fraude fiscale aggravé » contre la banque Pasche, une ancienne filiale du Crédit Mutuel. Présidée par Michel Lucas, un ami de Vincent Bolloré, la banque était soupçonnée d’avoir, à l’instar d’UBS ou HSBC, encouragé de riches clients français à placer leur argent offshore via des filiales à Genève et Monaco[1]. Cinquième banque française, propriétaire de la plupart des quotidiens de l’est de la France, le Crédit Mutuel n’avait pas apprécié l’enquête de Canal Plus.