Censure de Vanhoenacker
Le « Macronisme » de Sibyle Veil ulcère des milliers d’auditeurs (2-2)

mathilde

Sibyle Veil, camarade d'Emmanuel Macron à l'ENA, a été nommée présidente de Radio-France en avril 2018 (photo DR)

Depuis la brutale suppression par Radio France de l’impertinente émission « C’est encore nous », dans laquelle la journaliste belge Charline Vanhoenacker et ses chroniqueurs Guillaume Meurice, Alex Vizorek et Waly Dia se moquaient quotidiennement de la Macronie, la révolte couve chez de nombreux auditeurs de France Inter, qui jugent la radio publique trop inféodée au pouvoir exécutif. 

« Ça me fend le coeur... Un des derniers bastions de gauche et de liberté de ton sur le service public qui s'effondre. C'est très (trop) fair-play de la part de Charline de partir avec le sourire, ça pue l'omerta à plein nez ». Ce tweet, posté après que Charline Vanhoenacker ait expliqué sur France 5, le 10 mai, que la suppression de son émission n’était « pas sa décision », donne le ton. Depuis mercredi soir, à part quelques twittos réacs ravis que France inter ait dégagé la "gauchiasse", des centaines d’internautes dénoncent la décision de Radio France sur les réseaux sociaux. Un peu comme quand en 2010, des centaines d’auditeurs avaient protesté au pieds de la maison de la radio quand les Sarkozystes avaient obtenu de Philippe Val et Jean-Luc Hees qu'ils écartent les humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte de France Inter. 

" C'est une décision politique, aucun doute "

Nitch, auditeur de France Inter en colère sur Twitter

Cette mobilisation des internautes est d’autant plus notable qu’il y a deux semaines, une présentation biaisée affirmant que c'est Charline Vanhoenacker qui "devait confirmer (à la direction) sa décision d'arrêter son émission" avait été relayée par le Parisien. Comme si elle était à l'origine de cette décision. C'est en réalité la direction de France Inter qui a décidé, sans en donner la raison, de supprimer la quotidienne de Vanhoenacker, comme celle ci le révélait implicitement dans C à vous le 10 mai. 48h plus tard, cette « fake news » était pourtant à nouveau relayée par Le Monde sous le titre "Charline Vanhoenacker arrête son émission". Dans cette affaire, l'hypocrisie de la direction de Radio France le dispute à la lâcheté. Le fait que Adele Van Reeth n'ait pas eu le courage d'endosser elle même l'annonce de cette décision préjudiciable aux audiences de France Inter, mais manifestement prise au plus haut niveau de Radio France en dit long sur la gêne que suscite l'éviction de Vanhoenacker des après midi de la "première radio de France".

Signe qui ne trompe pas : bien que de grands quotidiens contrôlés par des oligarques soutiens affichés d’Emmanuel Macron (Bernard Arnault et Xavier Niel) aient accrédité l'idée que France Inter n'était pas à l'origine du problème, leurs articles ont manifestement eu peu de prise sur les auditeurs. Ces derniers jours, pour des milliers de twittos, Vanhoenacker a payé son impertinence légendaire à l'égard des Macronistes : « C’est une décision politique, aucun doute, dénonce « Nitch ». On est vraiment tombé au fond du trou, c’est très grave ». Une frustration partagée par « Endo »: « Toute la joyeuse troupe, ça fait vraiment chier là ! Moi, @franceinter, ça commence à me courir sur le haricot, déjà la Matinale c'est NON. A part, les Affaires Sensibles et quelques podcasts, finito ! ».

Sur Twitter, beaucoup d’internautes rappellent cette séquence culte de 2018 ou Vanhoenacker et Meurice s’étaient montrés particulièrement mordants avec le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin :

https://twitter.com/JLMTV_INFOS/status/1657433051503251457?s=20

La nouvelle directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, est mise en cause : " Ton but c'est de faire revenir la radio publique au temps de l'ORTF, c'était un des derniers trucs que j'ecoutais sur inter, maintenant ça va être bien lisse, bien chiant et sans contradiction, dans l'air du temps quoi ", dénonce ainsi un twittos.

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