AVEC… des galères ?
Le groupe de Bernard Bensaid s’enfonce dans la crise

Florian Espalieu | Séverine Charon 

Bernard Bensaid au Tribunal de Bastia (Corse), en juin 2017- (photo Christian Buffa)

Les pouvoirs publics se sont-ils enfin décidés à agir ? En avril dernier, Off investigation vous parlait des pratiques financières du groupe AVEC, nébuleuse de l’économie sociale et solidaire, spécialisée notamment dans le rachat d’établissements de santé dirigée par Bernard Bensaid, ancien camarade de promotion d'Elisabeth Borne à Polytechnique. Alors que 12 000 salariés dépendent du groupe, celui-ci vient d’essuyer deux revers en deux semaines : la mise sous tutelle judiciaire de son vaisseau amiral, un hôpital de plus de 400 lits à Grenoble, et la suspension des activités de gynécologie et de chirurgie dans une clinique d’Île-de-France.

Plus d’accouchements depuis le 25 mai, plus d’actes chirurgicaux à partir du 1er juin. L’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France a décidé de suspendre le gros des activités d’un établissement du groupe AVEC, la clinique Vauban à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), qui compte une centaine de lits. Pour le service maternité, l’ARS, déjà venue en inspection en juin 2022, a été alertée fin octobre par des courriers de signalement. Une nouvelle inspection menée début mars 2023 relève de multiples anomalies et note au passage que « l’orientation des femmes enceintes se présentant en urgence à la clinique est assurée par un personnel non soignant (agents d’accueil), ce qui constitue un risque du point de vue de la sécurité des soins ». Considérant que « la réalisation de césariennes en urgence est susceptible de mettre en danger le pronostic vital de la mère ou du bébé », l’ARS a suspendu l’autorisation de prise en charge des parturientes et a même demandé le transfert de celles qui étaient déjà dans l’établissement.

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