Pour son dernier discours devant un Hémicycle gonflé à bloc, François Bayrou n’a pas su convaincre les parlementaires de lui octroyer un sursis à Matignon. Il quitte ses fonctions dans le chaos, laissant derrière lui un système au bord de la crise de régime. Récit d’une folle journée à l’Assemblée nationale, où les députés s'en sont donné à cœur joie.
« C’est un beau jour pour renverser la macronie ! » Un député insoumis peine à se faufiler parmi l’impressionnante foule venue s’agglutiner cet après-midi dans les jardins à la française de l’Assemblée nationale. Il peine à cacher sa satisfaction. Comme lui, les députés d’opposition n’ont pas attendu la sentence du vote de confiance au gouvernement Bayrou pour danser sur la tombe du Béarnais. Une occasion que les chapeaux à plumes de toute la gauche, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Tondelier, tous deux exceptionnellement présents dans l’hémicycle depuis le balcon des invités, n’auraient manqué pour rien au monde.
Chacun y va de sa vacherie : ici, une élue socialiste se ravit de la fin programmée de « neuf mois de mépris et d’immobilisme révoltant ». Là, un député du Rassemblement National (RN) anticipe avec cynisme la première chute d’un gouvernement sur un vote de confiance dans l’histoire de la Vème République : « ça lui donnera au moins une raison d’entrer dans l’Histoire », ricane-t-il.