
Six à huit mois de prison avec sursis ont été requis au tribunal correctionnel de Bobigny contre l’ancien patron de la DGSE Bernard Bajolet. Le haut-fonctionnaire y était jugé les 6 et 7 novembre pour un coup de pression que le service secret a mis en 2016 à un homme d’affaires qu'il accuse de l’avoir dépouillé d’une caisse noire de plusieurs millions d’euros.
« Les choses ne se sont pas passées comme elles auraient dû. » C’est bien penaud que le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2013 à 2017, Bernard Bajolet, se présente à la barre du tribunal judiciaire de Bobigny (93), ce jeudi 6 novembre. L’audience, programmée sur deux jours, oppose deux briscards de 76 ans aux antipodes l’un de l’autre. Et donne à voir un bien piètre remake du Bureau des Légendes, la célèbre série de Canal+.
D’un côté, sur le banc des accusés, le très droit dans ses bottes Bernard Bajolet éprouve toutes les misères du monde à se tirer du pétrin dans lequel la DGSE s’est mise en faisant affaire, au début des années 2000, avec le sulfureux homme d’affaires franco-suisse Alain Duménil. Impliqué dans pléthore d’affaires judiciaires et autres litiges commerciaux, ce dernier se délecte de voir son adversaire tenter de sauver sa peau. Comme si le temps d’un procès, les rôles s’étaient inversés.
