Un État déshumanisé
La défenseure des droits tire le signal d’alarme



Claire Hédon, défenseure des droits depuis 2020, a adopté à plusieurs reprises des positions courageuses vis-à-vis de l'exécutif (photo DR)

Auditionnée le 17 mai par la commission des lois de l'Assemblée nationale pour la remise de son rapport annuel, la défenseure des droits, Claire Hédon, a pointé les ravages de la stratégie "tout numérique" privilégiée par l'État et ses administrations depuis quelques années.

Claire Hédon, le 17 mai, devant la commission des lois de l'Assemblée nationale.

Interpellée par une députée sur la raison pour laquelle son institution ne "soulignait pas les progrès" de l'administration, la défenseure des droits sourit : " Comment vous dire ? Nous sommes un observatoire de ce qui ne va pas. Nous ne sommes pas en capacité d'évaluer les progrès. La loi ne nous confie pas ce travail là. Donc oui, je suis désolé, je continue à voir ce qui ne va pas ". C'est dit tranquillement, sans agressivité, mais c'est clair. Face à une députée qui se mélange les pinceaux sur les rôles de chacun, Claire Hédon recadre, calmement. Bien qu'elle ait été nommée par Emmanuel Macron en 2020 (après auditions parlementaires), on sent que son institution administrative est relativement indépendante (sa présidente ne peut être révoquée ni effectuer plus d'un mandat). Son audition, qui a duré plus de deux heures, recèle de nombreux pics contre les dérives de l'État Macron.

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