Starbucks, entre « café équitable » et allergie aux impôts

Photomontage Off Investigation

Un nouveau rapport dénonce les pratiques fiscales de la célèbre chaîne de café Starbucks. En 10 ans, l’entreprise américaine est parvenue à transférer 1,3 milliard de dollars en Suisse pour éviter d’avoir à payer des impôts dans d’autres pays où ses filiales sont implantées.

On ne présente plus Starbucks. Chaque année, cette multinationale américaine se targuant de respecter ses producteurs achète plus de 360 000 de tonnes de café brut – soit 3% du café mondial – pour le revendre à travers 40 000 établissements de part et d’autre du globe. Rien qu'en France, la marque dispose de plus de 240 points de vente. L'objectif pour 2030 ? Passer à 55 000 établissements dans le monde ! Mais, derrière ce succès porté par ses slogans sur "l’inclusivité" et le "commerce équitable", la célèbre marque américaine de café a été mise en cause à plusieurs reprises pour ses pratiques d’optimisation fiscale.

Cette année encore, Starbucks a fait l’objet d’un nouveau rapport du centre de recherche CICTAR (Centre for International Corporate Tax Accountability and Research). Fondé en 2019 à Sydney (Australie) et enregistré au Royaume-Uni depuis 2022, ce centre se donne pour objectif d’exposer les abus fiscaux des multinationales et de promouvoir une fiscalité équitable. En mars 2025, il a épinglé les méthodes de Starbucks pour échapper au fisc des pays où ses filiales sont implantées.

Comme le démontre CICTAR, l’entreprise américaine a mis en place un dispositif qui lui a par exemple permis, en une décennie, de transférer 1,3 milliard de dollars en Suisse – paradis fiscal en plein cœur de l’Europe –, tandis qu’elle profite parallèlement d’une imposition néerlandaise avantageuse, au détriment de ses voisins européens. Les auteurs de ce récent rapport prennent comme point de départ une enquête déjà réalisée par l'agence de presse britannique Reuters en 2012, ainsi que des investigations menées par la Commission européenne en 2014.

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