Léa Guedj

EDF sous-traite en grande partie l’entretien de son gigantesque parc nucléaire. Il en résulte une perte de savoir-faire au détriment de la sûreté des centrales et de la sécurité des salariés, comme en témoignent plusieurs incidents récents. Cette situation inquiète experts et syndicalistes, alors qu’Emmanuel Macron compte intensifier la production nucléaire et limiter la transparence du secteur en démantelant l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).
Ce lundi 13 mars 2023, la première séance publique sur le projet de loi adopté au Sénat d’accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et au fonctionnement des centrales existantes s’ouvre à l’Assemblée nationale. Relancer le parc nucléaire français le plus vite possible : c’est le choix du gouvernement d’Élisabeth Borne, opérant un virage total dans la politique énergétique de la France.
Ce faisant, les macronistes renoncent à l’objectif fixé sous François Hollande en 2015 de réduction d’un tiers de la part du nucléaire dans le mix énergétique d’ici 2035. Emmanuel Macron souhaite désormais prolonger les réacteurs vieillissants au-delà de leur durée de vie initiale de 40 ans, et construire six à huit nouveaux EPR 2 [réacteur pressurisé européen]. Un empressement discutable, alors qu’un débat public est toujours en cours. D’autant que la relance du nucléaire va coûter très cher.