Saint-Avold, hôpital infernal ?
Nouveau décès suspect dans l’établissement mosellan du groupe SOS Santé

Léo Le Calvez

Saint-Avold

Un fleuron hospitalier du groupe SOS Santé, dirigé par un pilier de la Macronie, est le théâtre de drames médicaux qui auraient pu être évités. Off dévoile un nouveau décès suspect, mettant en cause un chirurgien mais aussi l'hôpital de Saint-Avold, et fait le point sur l'enquête conduite sur le décès d'Azzouz Chennouf, que nous avions révélé.

Le 16 mars 2020, la France entre sidérée en confinement, en raison de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19. Pour Karine, c’est un jour encore plus sombre : son père Francis Knaff meurt à l’hôpital de Saint-Avold, en Moselle, propriété du groupe SOS Santé. Âgé de 64 ans, il avait été admis trois jours plus tôt pour une opération de chirurgie ambulatoire. Francis Knaff aurait dû rentrer chez lui le soir même. « Mon père souffrait de calculs rénaux et il était allé à l’hôpital pour qu’on lui pose une sonde spécifique », explique sa fille.

Pour la fille de la victime, il y a clairement "non-assistance à personne en danger"

« L’intervention s’est mal passée, m’avait dit le docteur Valizadeh », qui opérait son père. « Elle devait durer 30 minutes, ce sera en réalité 5 heures. Ensuite mon père est resté hospitalisé car il avait des vomissements fécaloïdes. Pour moi il est mort d’étouffement des suites de ces vomissements répétés », déplore Karine. Avant d’enchaîner : « Il y a clairement eu non-assistance à personne en danger. Ils l’ont laissé tout seul et personne n’est passé le voir la nuit de sa mort ».

Le corps de Francis Knaff fera l’objet d’une autopsie. Le 12 août 2020, Karine dépose plainte pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence » contre le docteur Valizadeh ainsi que contre « toutes autres personnes que [...] l’enquête permettra d’identifier en tant que co-auteur ou complice d’homicide involontaire suite au décès de [son] père ».

L’auteur du rapport d’autopsie estime qu’il n’y a pas une seule cause « susceptible d’expliquer à elle seule et de façon univoque le décès ». L’expert ajoute que « L’hypothèse évoquée comme cause de décès est celle d’une ischémie cardiaque aigüe avec iléus paralytique et inhalation du contenu gastrique dans les suites de l’intervention chirurgicale ». Précision : Une ischémie cardiaque est une réduction de la quantité de sang envoyé au cœur et un iléus paralytique est un arrêt temporaire du péristaltisme intestinal, un organe indispensable pour pouvoir ingérer les aliments et les digérer.

Le groupe SOS conteste l'expertise et se réfugie dans la "discrétion"

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