Révolte agricole
Macron fauteur de troubles ?

Emmanuel Macron s'entretient avec des membres de la FNSEA
French President Emmanuel Macron (C) gestures as he speaks with French farmers members of the agricultural unions National Federation of Agricultural Holders' Unions (FNSEA), Young Farmers (JA), Rural Coordination (CR) during the opening day of the 60th International Agriculture Fair (Salon de l'Agriculture), in Paris, on February 24, 2024. (Photo by Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP)

Heurts entre forces de l’ordre et manifestants, débat avorté, puis ré-improvisé en urgence, annonces de nouvelles mesures de soutien, ce samedi 24 février, la tentative d’Emmanuel Macron de visiter le salon de l’agriculture a provoqué une pagaille indescriptible. Décryptage d’une journée d’humiliation présidentielle. 

« On ne maîtrise rien. Ils sont chauds bouillants. » lâchait vendredi soir au Monde un cadre de la FNSEA. Toute la nuit, des agriculteurs ont campé à la porte de Versailles avant l’ouverture du salon. Avec la ferme intention de pouvoir dialoguer avec le président de la République dès sa visite prévue samedi matin. 

À huit heures, l’arrivée d’Emmanuel Macron au salon a inauguré le début des festivités, ou plutôt, des manifestations. Quelques minutes seulement après son entrée dans le salon par une porte dérobée, des agriculteurs forcent les portes d’entrée et pénètrent à leur tour dans les allées pour se rapprocher de la salle où le président de la République échange avec des représentants des syndicats agricoles. 

Journée mouvementée

Des dizaines d’agriculteurs membres de la FNSEA et de la Coordination Rurale (syndicat proche de l'extrême droite largement “snobé” par Macron et Attal lors de la révolte agricole du mois dernier), tentent de traverser à plusieurs reprises les barrages formés par les 800 CRS présents aux cris de « Macron démission »

Un spectacle inhabituel pour les vaches, chèvres et canards qui peuplent traditionnellement les allées du salon. Sous leurs yeux ébahis, se forment et déforment des mêlées entre agriculteurs et CRS, qui ont reçu comme consigne de seulement faire barrage. Un véritable match de rugby. 

Plusieurs médias rapportent des jets de gaz lacrymogène à l’intérieur de la halle 1. « Un seul cas, répond Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, un gendarme mobile, projeté au sol, pris à partie, qui, pour se dégager, a fait usage très brièvement d'une gazeuse à main. »

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