
On connait Bruno Retailleau pour ses obsessions migratoires, algériennes ou contre le mariage homo. Maintenant on sait qu’il a un problème avec la liberté d’informer. Depuis qu’il est à Beauvau, policiers et gendarmes ont la convocation de journalistes facile.
Qui a écrit ces mots qui mettent du baume au coeur : « Quand la liberté d’information régresse, la désinformation progresse. Et, avec elle, le risque d’une véritable sécession. Car derrière la censure médiatique se profile la menace d’une cassure démocratique » ? Un certain Bruno Retailleau. C’était dans une tribune consacrée à CNews publiée dans Le Figaro le 14 février 2024. Bruno Retailleau était alors sénateur de la Vendée et président du groupe Les Républicains au Sénat.
Problème, depuis qu’il a été nommé ministre de l’Intérieur, en septembre 2024, les atteintes à la liberté d’informer par les policiers ou les gendarmes se multiplient. Rien qu’en avril dernier, le SNJ, le syndicat national des journalistes, a été obligé de publier deux communiqués à douze jours d’intervalle pour dénoncer les convocations aberrantes de deux journalistes dans deux affaires distinctes.
Convoquée pour un article pas encore paru : qui l'eût cru ?
La première affaire remonte aux 9 avril 2025. « Une journaliste qui prépare un article à paraître dans l'hebdomadaire Télérama a été convoquée en audition libre par un officier de police judiciaire dans un commissariat parisien. Cette consoeur enquête depuis des mois sur une personnalité du milieu culturel parisien. Alors qu'aucune publication n'a encore eu lieu, la consœur doit subir des pressions judiciaires intolérables. Le mis en cause dans son enquête a ainsi porté plainte pour diffamation. Une plainte sans aucun objet puisque rien n'a encore été publié » dénonce le SNJ dans un communiqué cinglant en date du 16 avril dernier.