
La police judiciaire, responsable de mener à bien les enquêtes de ceux qui portent plainte, traverse une crise sans précédent. Entre manque de moyens, revendication de simplification pénale, et perte de sens, le métier d’enquêteur n’attire plus, alors que le nombre de plaintes déposées chaque année augmente.
2,6 millions, c’était le nombre de procédures non clôturées en 2021 selon un rapport de la Cour des comptes. Un nombre « en constante augmentation » qui symbolise la crise que traverse la police judiciaire. « Des tiroirs qui dégueulent », « des piles de dossiers qui grimpent au mur », les enquêteurs ne manquent pas de métaphores pour décrire leurs bureaux, et peinent à rattraper le retard accumulé.
Conséquence pour les citoyens, des délais de traitement allongés, des classements sans suite, et un taux d’élucidation des affaires en baisse. On entend par élucidation non pas le jugement, mais la capacité de l’enquête à mettre un nom sur l’auteur des faits. Selon un rapport du ministère de l’Intérieur d’avril 2024, ce taux a globalement baissé entre 2017 et 2022. Le taux de résolution des homicides a baissé de 12 points, comme celui des violences sexuelles, qui perd 8 points.