Temps de cerveau (enfantin) disponible
PlayBac, ou la privatisation des écoliers

PlayBac presse : Jérôme Saltet et le journal "L'actu"

Cahiers de vacances, journaux pour enfants, associations qui aident à l’éducation des écoliers ou à la formation des profs, le groupe PlayBac presse s’infiltre dans tous les interstices de l’éducation nationale. Quitte à laver les cerveaux de nos enfants avec de la propagande industrielle ?

 Durant les vacances scolaires, vos enfants ont parfois dû travailler. Et pour réviser, quoi de mieux que les cahiers de vacances ? C’est le créneau du groupe PlayBac presse, connu notamment pour son jeu « les incollables. » mais aussi pour ses Journaux pour enfants (Mon Quotidien, L’Actu…). 

Avec seulement quatre-vingts salariés, le groupe a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires d’une trentaine de millions d’euros. Et distribué 1 million d’euros de dividendes en 2021.
Mais il aurait tendance à multiplier mélange des genres et conflits d’intérêts. Selon des documents comptables se rapportant à l’exercice 2021 que Off Investigation a pu consulter, le groupe multiplie les partenariats avec des marques pour ses cahiers de vacances et certains de ses jeux ou journaux. Au point d'instrumentaliser du "temps de cerveau (enfantin) disponible" ? Explications.

Partenariats avec des marques

À l’heure du tout numérique, le jeu « Les Incollables » se lance en ligne en 2022. Dans le document comptable que Off Investigation a pu consulter, le groupe PlayBac presse annonce fièrement le « Lancement avec Total Énergies de la première édition spéciale du jeu des Incollables en ligne, ouvrant ainsi nous l’espérons un nouveau créneau ». Le groupe enchaîne dans son document comptable : « Le Groupe demande à Éditions Spéciales (une des autres filiales, NDLR) de bien vouloir pousser la marque Incollables auprès de ce client prometteur ». Comprendre, promouvoir la marque Incollables auprès de Total Énergies.

 Questionné sur la pertinence d’un tel partenariat éditorial avec le très controversé géant français du pétrole, le PDG du groupe Playbac Jérôme Saltet s’est contenté de nous répondre par mail : «C’est l’activité d’une régie de presse ». Selon le site We are com :  “Une régie de presse est une régie publicitaire internalisée dans un groupe de presse ou une société éditrice d’un média. En résumé, le média commercialise lui-même ses propres espaces publicitaires”. 

 Ses espaces publicitaires, ou ses contenus éditoriaux ? Depuis quelques années, de nombreux titres dits “de presse” ont pris la très mauvaise habitude de “vendre” des articles de complaisance aux marques en échange d’achats d’espaces publicitaires sonnants et trébuchants. 

Vous devez être abonné.e pour voir ce contenu

Déjà abonné.e ?