
Enquête | Pédocriminalité : un cas d’école (3/3). Pourquoi les parents dont les enfants sont victimes d’agresseurs en milieu scolaire ou périscolaire, à Paris, en banlieue ou en Province, racontent-ils tous les mêmes affres et les mêmes impasses ? Au cours de notre enquête, nous avons constaté que les dysfonctionnements, le silence, les petits arrangements, le manque de principe de précaution ou encore les soucis de personnel rendent possibles les passages à l’acte impunis.
Aurélia traverse un cauchemar depuis que sa fille de 11 ans, Nina (la plupart des prénoms cités dans cet article ont été changés à la demande de nos interlocuteurs), lui a dit avoir été victime d’un animateur dans le centre de loisirs de son école de Vincennes (Val-de-Marne) au tout début du mois de juillet 2024, alors qu'elle finissait son année de CM2. Depuis la révélation de sa fille, Aurélia se débat avec la solitude et les infos au compte gouttes. « En premier lieu, il y a étouffement de l’affaire, puisque je n’ai été contactée officiellement que deux jours après les faits », explique-t-elle à Off Investigation.
Nina, 11 ans, affirme qu’un animateur s’est masturbé contre elle
Trois jours avant la fin de l’année scolaire 2024, alors qu'elle se rendait seule dans le gymnase du centre de loisirs pour récupérer des raquettes, Nina explique s'être retrouvée nez à nez avec un animateur qui lui aurait dit de lui « faire un câlin » avant de se masturber contre elle. Nina informe en premier lieu son instituteur qui lui intime d’aller en parler au directeur du centre de loisirs. Celui-ci convoque l'écolière dans l’après midi pour l'écouter mais ne contacte la mère que le lendemain. Cette dernière nous explique que le directeur l'a simplement informée qu'il s'était « passé quelque chose avec un animateur, qu’il faudrait qu’on en parle ».