« On marchait sur du sang »
La conquête de l’Algérie racontée par ses auteurs

Orian Lempereur Castelli, Jean-Baptiste Rivoire

La prise de la Smalah d'Abd el Kader par le duc d'Aumale, le 16 mai 1843 (tableau d'Hippolyte Bellangé DR)

Lors de la conquête de l'Algérie, entre 1830 et 1849, l'armée Française avait tué près de 700 000 "indigènes", soit le quart d'une population alors estimée à trois millions d'habitants. Enfumades, massacres, viols, décapitations, déportations, après les propos de Jean-Michel Apathie qui avait évoqué sur RTL le 25 février des "Oradour sur Glane en Algérie" (du nom de ce village de Haute Vienne massacré par la division SS Das Reich en juin 1944), nous republions un extrait de "Françalgérie, crimes et mensonges d'Etats" (L. Aggoun, JB Rivoire, La Découverte, 2004)

« En 1832, deux ans après le débarquement français en Algérie, une sombre affaire de vol commis par des membres de la tribu des Ouffas provoque la colère du gouverneur d’Alger, le duc de Rovigo, qui vient d’être nommé par la France. En représailles, il lance contre les Ouffas une attaque au cours de laquelle « tout ce qui y vivait fut voué à la mort » : « En revenant de cette funeste expédition, racontera le colonel Pélissier de Reynaud, plusieurs de nos cavaliers portaient des têtes au bout de leurs lances et une d’elles servit, dit-on, à un horrible festin. »

« Des têtes! apportez des têtes! »

Duc de Rovigo, gouverneur d'Alger (1832)

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