Nouvelle-Calédonie : les indépendantistes piégés par Macron

Signé le 12 juillet dans les Yvelines entre le ministre des Outre-Mer Manuel Valls et 19 responsables politiques calédoniens réunis à huis clos, l’accord de Bougival est contesté par certains indépendantistes | Photographie AFP (Tom Nicholson)

EXCLUSIF | Présenté par Emmanuel Macron comme "historique", l'accord sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie signé le 12 juillet à Bougival (Yvelines) a été arraché au prix de manipulations, voire de trahisons du camp indépendantiste. Le sénat coutumier en a été exclu, tout comme le président du FLNKS, qui avait conseillé de ne pas signer l'accord. Révélations.

L’accord de Bougival devait en théorie s’inscrire dans le processus des accords de Matignon signés le 26 juin 1988. A l’époque, Michel Rocard, Premier ministre, cherche à mettre fin à une grave crise politique et sociale sur le « Caillou », marquée notamment par la prise d’otages de la grotte d’Ouvéa, dont l’assaut s’était soldé par la mort de deux militaires français et de 19 Kanak.

« La situation était inextricable. Plus personne ne voulait se parler. Pour remettre tout le monde autour de la table, cela a été très difficile, mais j’ai eu l’idée de faire appel aux religieux de Nouvelle-Calédonie. J’ai demandé à toutes les églises de s’engager et de contacter les forces vives de la société civile. C’est comme cela que j’ai réussi à mener les négociations et cela a été un succès », nous expliquait en 2009 Michel Rocard, fier d’avoir engagé la Nouvelle-Calédonie dans un processus d’autodétermination.

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