Depuis son élection à la présidence de la République, en 2017, Emmanuel Macron se montre fasciné par de grands dirigeants autoritaires, à l'image des rois de France ou de Napoléon Bonaparte. Depuis quelques mois, il reprend des formules de figures de droite comme l'Italien Julius Evola, inspirateur du fascisme, ou de royalistes français dont l'antisémitisme est avéré, comme Charles Maurras, fondateur du mouvement royaliste Action Française.
En considérant le 28 mai dernier qu'il ne fallait pas « banaliser les idées du Rassemblement national (…) [qui porte] une idéologie dangereuse », et qui est un parti « héritier de Pétain », la première ministre Élisabeth Borne - dont le père, Joseph Bornstein, est un rescapé des camps d’Auchwitz et de Buchenwald - s'est faite sévèrement recadrer par Emmanuel Macron.
En conseil des ministres deux jours plus tard, le président jupitérien rappelle la doctrine macroniste en la matière : « Les vieilles postures à la papa pour diaboliser le RN, comme on le faisait il y a trente ans, ça ne fonctionne plus », a sermonné le chef de l'Etat. « Il faut décrédibiliser » le RN « par le fond et les incohérences », a-t-il poursuivi, mentionnant son programme économique. Programme contre programme donc. Comme on le ferait avec n'importe quel autre parti...
" Le président est dans la banalisation du RN"
Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée Nationale
Tollé à gauche, mais pas seulement. « Le Président est dans la banalisation du RN. À titre personnel, je n'oublie pas qu'il y avait Pierre Bousquet, un Waffen-SS, dans les fondateurs du FN. » a tweeté Olivier Marleix, le président du groupe LR à l'Assemblée nationale. Même au sein de la majorité, certains grincent des dents : « Historiquement, le FN devenu le RN, a été fondé entre autres par d'anciens collabos, il est donc bien héritier de Pétain, il ne faut jamais l'oublier », estime le député Renaissance Xavier Iacovelli, tout en soulignant qu' « il faut aussi aller plus loin, que la simple condamnation morale ».