
L’entreprise française Albioma, l’une des principales productrices d’énergies renouvelables en Outre-mer, rejette dans la nature des cendres incandescentes et des poussières cancérogènes via sa centrale martiniquaise. Les vidéos que nous publions aujourd'hui mettent à mal le discours écologique de l'entreprise.
Hypocrisie écologique. Le géant français de l’énergie renouvelable Albioma, au chiffre d'affaires de 808 millions d’euros en 2024 sur l’ensemble de ses centrales, se targue sur son site d’être « un acteur majeur de la transition énergétique en Outre-mer ». Le groupe est notamment implanté en Martinique depuis 2018 avec Galion 2. Il s'agit d'une centrale 100 % biomasse alimentée par la « bagasse », un biocarburant de seconde génération issu de la production de canne à sucre. Selon Albioma, elle contribuerait à « décarboner le mix énergétique de la Martinique dans le respect des normes environnementales les plus strictes ». Pourtant, de nombreux témoignages et vidéos viennent contredire cette version et mettent à mal le discours vertueux d’Albioma.
« Ils déversent des cendres PH 13, c’est au même niveau que la lessive ou que la soude ! On a eu plein de blessés et plein d’allergies… »
L’entreprise omet entre autres de préciser que son utilisation de la biomasse pour produire de l’électricité se fait au détriment de l’environnement, notamment en déversant en pleine nature des cendres incandescentes censées être recyclées. Employé syndiqué chez Albioma, Fabrice (prénom d’emprunt) s'insurge : « Ils déversent des cendres PH 13, c’est au même niveau que la lessive ou que la soude ! (...) On a eu plein de blessés et plein d’allergies… », ajoute-t-il. Dans plusieurs vidéos auxquelles Off Investigation a pu avoir accès, on aperçoit des fonctionnaires utiliser une pelle ou une tige de fer pour désengorger des cheminées de la centrale, en tirant vers eux des cendres rougeoyantes. D’énormes jets de flammes en sortent, juste avant que ces résidus poussiéreux ne s’envolent dans les airs, toujours enflammés.