
François-Henri Pinault (Kering), Johann Rupert (Richemont) et Bernard Arnault (LVMH) (photo DR)
Derrière les paillettes et les créations artistiques, le luxe est un univers de fauves où (presque) tous les coups sont permis. Les grands groupes mondiaux que sont LVMH, Kering et Richemont se livrent des guerres sans merci pour mettre la main sur les dernières maisons indépendantes. Le luxe est si rentable que même des fonds spéculatifs entrent dans la danse. Depuis quelques mois, ils semblent s’être passés le mot pour démanteler le groupe suisse Richemont, propriété du madré milliardaire sud-africain Johann Rupert. Pour mieux mettre la main sur ses bijoux de famille que sont Cartier et Van Cleef & Arpels.
Le 12 mai 2023, le groupe de luxe suisse Richemont a annoncé ses résultats financiers pour l’exercice 2022-2023. Les sourires sont de mise : les ventes ont augmenté de 19% pour atteindre les 19,9 milliards d’euros, dépassant haut la main les prévisions des analystes. En écho, le cours de bourse a bondi de 5% à Zurich où le groupe est coté. Pour une fois la planète luxe est unanime : ces excellents résultats devraient calmer les prédateurs qui s’étaient agglutinés autour de ce groupe né en 1988. C’est que fort de 27 maisons réputées – dont Cartier, Van Cleef & Arpels, Baume & Mercier, Piaget, Chloé, Delvaux… - Richemont aiguise les appétits.
Depuis la fin de l’épidémie de Covid, le groupe et son chairman, le milliardaire sud-africain Johann Rupert, sont la cible d’étranges convoitises et de rumeurs tenaces. La dernière en date, née dans les milieux financiers de Zurich en début d’année, faisait état d’un rachat prochain de Richemont par le groupe LVMH de Bernard Arnault.