Carmen Bachimont (avec Jean-Baptiste Rivoire)
Ces derniers jours, les pressions exercées sur leurs collègues LR par Éric Ciotti, Olivier Marleix et Bruno Retailleau ont permis de sauver le gouvernement d'Elisabeth Borne à quelques voix près. Mais la légitimité de la première ministre est affaiblie et la contestation sociale devrait se poursuivre.
Rejeté par une majorité de français et la quasi-totalité des syndicats, le report de l'âge de la retraite à 64 ans a été imposé par les macronistes au Parlement grâce à l'article 49-3 de la constitution. Cette dernière semaine, Eric Ciotti - président du parti Les Républicains (LR) depuis décembre 2022 et député LR des Alpes-Maritimes - s’est donné corps et âme pour défendre le projet de réforme des retraites du gouvernement Borne auprès de députés Les Républicains (LR) divisés. Quitte à exercer des pressions sur ses collègues.
Des sanctions pour les députés hostiles
Le mardi 14 mars, à l’approche du vote (alors que le recours au 49-3 n'avait pas encore été décidé), une réunion des LR avait eu lieu afin de prévenir que les députés hostiles à la réforme des retraites allaient être sanctionnés au sein du parti.
Ce matin là, selon Le Monde, Laurent Wauquiez - président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes -, plutôt en faveur de la réforme, invitait les réfractaires LR de sa région (à l’instar d’ Isabelle Valentin, députée de la Haute-Loire) à un petit-déjeuner afin de “discuter”.
Le jeudi matin, devant le risque croissant d’un recours au 49.3 et d’un dépôt de motions de censure de la part de l’opposition, Bruno Retailleau - président du groupe Les Républicains au Sénat - invité sur Public Sénat, menaçait à son tour ouvertement d’exclusion les LR qui censureraient le gouvernement Borne.