
Dans un dialogue court et incisif, « Bouffons ! L’humour est-il un sport de combat ? » (Éditions du Faubourg), les deux humoristes Swann Périssé et Guillaume Meurice parlent de leur responsabilité de faire rire en temps troubles.
L’une a fait de son corps une arme contre les « réac’ » et les stéréotypes, de ses sketchs des appels à prendre conscience des crises multiples qui nous traversent. L’autre est devenu, depuis ses micro-trottoirs sur France Inter et son licenciement en juin 2024, le principal visage de l’humour de gauche, à soutenir ou à abattre absolument. En à peine une centaine de pages sous forme de discussion, Swann Périssé et Guillaume Meurice, humoristes notamment dans l’émission « La Dernière » (Radio Nova), reviennent sur nombre d’enjeux actuels liés à leur métier.
Jouer avec les structures de pouvoirs
Au fond, c’est quoi l’humour ? Pour Swann Périssé, « c’est la vie qui reprend le dessus » face aux violences quotidiennes ou après un drame. Elle le voit même comme un ami rieur les jours de deuil. La crotte de pigeon sur l’épaule de François Hollande au moment où il enlace Patrick Pelloux, un des survivants de l’attentat contre Charlie Hebdo en 2015, ça en est. « Une mise à distance du réel », complète Guillaume Meurice, comme une « sorte de réflexe de défense face à l’horreur du moment ».