
Sous l’égide des Nations unies, 175 pays viennent de se réunir à Paris pour préparer un traité international contre la pollution plastique. Le 2 juin, après cinq jours de laborieuses négociations, ils ont déclaré "espérer parvenir à une première version du texte d’ici novembre". Mais les lobbies pétroliers sont à la manœuvre, et l’hypocrisie règne en maître dans les couloirs.
La situation devient urgente. En 20 ans, la production de plastique a presque doublé. En 2019, selon les estimations, 460 millions de tonnes de plastique ont été produites dans le monde. Ce chiffre risque de dépasser le milliard de tonnes en 2060. Or, 81 % des produits fabriqués en plastique, soit 353 millions de tonnes, finissent en déchet en moins d’un an. Une quantité astronomique, du fait de la courte durée d’utilisation des plastiques.

Ces déchets d'une matière industrielle fabriquée à base de pétrole viennent polluer tous les écosystèmes, des sommets de l’Himalaya aux grands fonds marins. Selon l’OCDE, en 2019, 6,1 millions de tonnes de déchets plastiques ont été rejetées dans des milieux aquatiques. Au total, 30 millions de tonnes seraient accumulées dans les mers et les océans, et 109 millions de tonnes attendraient dans les cours d’eau de s’y déverser à leur tour.