« Paris a mis des munitions plus dures et moins précises dans les LBD suisses »
L’interview de Maïlys Khider

Jean-Baptiste Rivoire : Alors, c'est quoi cette histoire de Suisse qui a failli refuser de vendre à la France ses LBD?

Maïlys Khider : J'ai voulu revenir sur une séquence parlante sur le maintien de l'ordre en France (qui est loin de s'être adouci). Elle commence en Suisse avec Olivier Pahud, un fondateur du parti Evolution Suisse, qui apprend en 2019 que les LBD qui sont vendus à la France sont produits en Suisse par une entreprise qui s'appelle Brügger & Thomet. Donc en plus de remettre en cause la « neutralité » de la Suisse qui vend quand même des armes de guerre (puisque les LBD sont selon la classification internationale des armes de guerre), cela montre la totale opacité qui règne sur la provenance, la nature, la qualité des armes qu'on utilise en France. 

En 2019, Olivier Pahud organise donc avec des gilets jaunes français une visite devant le siège de l'entreprise Brügger & Thomet à Thoune, en Suisse. Il y contacte par téléphone un des dirigeants de l’entreprise. Celui ci ne veut pas le laisser entrer mais lui dit quand même qu’il est très contrarié de l'usage que fait la France des armes qu’il vend. Il va surtout révéler à Olivier Pahud que certes il vend des LBD mais que les munitions qui sont utilisées en France sont plus dures et moins précises que celles qui sont vendues Brügger & Thomet. Ce sont ces munitions plus dangereuses qui ont éborgné une trentaine de gilets jaunes lors des manifestations.

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