
Très en vogue, les fatbikes sont des vélos électriques dotés de grosses roues. Débridés, ils peuvent atteindre les 45 km/h, ce qui est interdit pour un vélo. Mais derrière ce phénomène qui déferle en Europe se cachent des réseaux criminels et de contrebande. Enquête.
La cohue. Impossible d’évoluer dans la dizaine de mètres carrés dévolue aux clients au milieu des cartons, des vendeurs et des vélos. La boutique a récemment ouvert du côté de la place de la République à Paris, mais tout le monde a l’air au courant qu’ici, il est possible de s’acheter un vélo électrique un peu particulier à moindre coût. Il ne faut vraiment pas insister pour faire avouer le vendeur : « pour le débrider c’est très simple, ce sont juste des manipulations à faire sur les leviers » explique-t-il, se refusant tout de même à en faire la démonstration. Il présente un modèle, qui ressemble plus à une petite moto qu’à un vélo. Il dispose de deux batteries : « celui-ci a carrément une poignée de gaz. C’est juste une aide au démarrage qui se coupe à 5 km/h, mais si vous débridez le vélo, là, cela devient un accélérateur » continue le commercial. L’engin atteindrait 45 km/h sans vergogne. Un client l’interpelle : « moi je veux celui-là, mais en biplace. Vous l’avez ? » La réponse ne se fait pas attendre : « non, pas en ce moment, on a un problème de conteneur bloqué dans un port en Grèce… »