La « caste » soutient Kohler
(Exclusif) Ses camarades de promotion à l’ENA s’offusquent de sa mise en examen

Marc Endeweld

Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée le 24 octobre 2017 (photo Thomas Samson / AFP)

Le puissant secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, principal collaborateur d’Emmanuel Macron, mis en examen fin septembre pour « prise illégale d’intérêt », peut compter sur le soutien appuyé de certains de ses anciens camarades de l’ENA. C’est ce qu’on découvre en lisant une boucle collective WhatsApp qui rassemble 86 anciens élèves énarques de la promotion « Averrroès », celle de 1998 à 2000. 

Plongeons au coeur de la « promo » ENA d’Alexis Kohler et d’une autre figure de la macronie, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la transition énergétique. Début octobre, quand France Info dévoile la mise en examen d’Alexis Kohler, ainsi que son placement sous statut de témoin assisté pour « trafic d’influence », il ne faut pas beaucoup de temps avant que les anciens camarades énarques du secrétaire général lui témoignent leurs soutiens électroniques. Chacun y va de son petit mot après que la sentence judiciaire (et médiatique) soit tombée. « Alexis, on est avec toi !! » lance d’abord un dirigeant actuel d’une entreprise de construction navale, qui a eu des postes par le passé comme juriste à la mairie de Paris ou en chambre régionale des comptes. C’est également les anciens étudiants étrangers de cette promo de l’ENA qui n’hésitent pas à réagir : « Tout notre support ! », ajoute un avocat libanais engagé dans la lutte contre la corruption. L’ancienne ministre de la justice d’un pays eurasiatique y va également de son message de soutien : « Alexis, tiens bon ! ». Une de ses collègues, arménienne, responsable d’une organisation internationale de journalisme, écrit : « Totalement. Tu peux enfin voir le bout, la justice c’est pour confronter des faits et pas des ragots ». Ou bien, c’est un entrepreneur français dans le secteur agricole qui file la métaphore météorologique : « Bon courage les orages passent ».

Vous devez être abonné.e pour voir ce contenu

Déjà abonné.e ?