Guy Hocquenghem : Hidalgo à côté de la plaque

En janvier 2020, la mairie de Paris inaugurait une plaque en hommage à Guy Hocquenghem, promoteur assumé de la dépénalisation des rapports sexuels entre adultes et mineurs. (photo DR)

À l'été 2020, la publication de plusieurs ouvrages dénonçant les complaisances pédophiles d'une partie de l'intelligentsia (notamment Le consentement, que Vanessa Springora, ancienne amante de Gabriel Matzneff, a fait publier chez Grasset) incite plusieurs organisations à monter au front contre la pédocriminalité. Dans ce contexte, une plaque honorant Guy Hocquenghem, figure de la communauté homosexuelle, va être souillée par un collectif féministe l'accusant d'avoir promu la pédophilie.

Mémoire des années 1970 – où chez certains intellectuels, la pédophilie était encore considérée comme un art de vivre -, les carnets noirs de l’écrivain Gabriel Matzneff ont été épluchés par le journaliste Olivier Annichini. Nous feuilletonnons chaque semaine son manuscrit refusé par des éditeurs. Cet article est le dernier épisode de notre série « Matzneff, un pédophile au coeur de la République ».

En 1971, après avoir vécu dans les années 1960 une histoire d’amour avec René Schérer, son professeur de philosophie au lycée Henri IV, Guy Hocquenghem est un des fondateurs du Fhar, le Front homosexuel d'action révolutionnaire. Hocquenghem devient également écrivain et journaliste. De 1975 au milieu des années 1980, il officie à Libération. A cette époque, sous la direction de Serge July, souffle dans les voiles un vent de pédophilie et Libé met la vapeur. Les lecteurs sont invités à participer. 

Le 20 juin 1981 est publié dans Libé un témoignage qui fait date. Le témoin se prénomme Benoît. Le journal présente son invité sous un jour radieux  : « Quand Benoît parle des enfants , ses yeux sombres de pâtre grec s'embrasent de tendresse. » 

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