
À Gaza, le professeur de musique Ahmed Abu Amsha transforme les bruits de la guerre en mélodies d’espoir pour les enfants. À l’heure où l’armée israélienne bombarde sans relâche Gaza et lance son offensive terrestre, il a accepté de parler à Off Investigation. Un témoignage bouleversant.
C’est un chant poignant qui s’invite sur le bourdonnement de la mort à Gaza. Depuis plusieurs semaines, de Rome à Sofia, en passant par Paris ou encore Stockholm, des artistes reprennent la chanson qu’Ahmed Abu Amsha et des enfants de son camp de réfugiés entonnent pour couvrir le funeste bourdonnement incessant des drones israéliens. Voilà bientôt deux ans que ce professeur de musique gazaoui se bat pour préserver la vie et l’espoir là où les soldats israéliens sèment la terreur, la désolation et la mort. Tant bien que mal, il tente de recouvrir par la musique les bruits de la guerre, afin de créer un exutoire aux enfants déplacés, à qui il transmet sa passion. Avec eux, il a monté le projet « Gaza Birds Singing », « Les oiseaux de Gaza qui chantent », qu’il appelle à soutenir sur son site.
Quelle était votre vie avant la guerre ?
Je suis père de cinq enfants. Avant le 7 octobre, j’étais professeur de musique à l'Ecole internationale américaine de Gaza (AISG), mais aussi professeur de guitare au Conservatoire national palestinien Edward Saïd. Je jouais également dans un groupe de musique. Tous mes enfants chantent et jouent d’un instrument. Je viens d'une famille de musiciens. Mon père était professeur d'anglais et guitariste, j'ai appris très jeune grâce à lui. Mes connaissances musicales me viennent de ma famille.