
En 1975, l’antique papeterie de la famille Bolloré est proche de la faillite. Membre influent des services secrets au parcours nimbé de mystère, « mamie Nicole », la grand-mère de Vincent, qui a repéré ses incontestables talents, ouvre à son petit-fils son précieux carnet d’adresses. L’hebdomadaire Le Point qui tente de retracer l’épisode connaît bien des ennuis…
Off Investigation publie une série en trois épisodes consacrée à un sujet aussi inédit que tabou : les relations étroites et familiales que le magnat des médias Vincent Bolloré entretient avec Israël et quelques grandes figures du sionisme. Signée Eric Laffitte, cette série propose une plongée abyssale dans le Saint des saints du milliardaire breton, là où la saga familiale croise l’Histoire de France et de l’Etat d’Israël.
Déjà paru sur notre site : Famille, Israël : histoires secrètes (1/3) - Vincent Bolloré, soldat du Christ ?
En mai 2003, Le Point entreprend donc de faire un portrait de Vincent Bolloré. Dans cet hebdomadaire, propriété de la famille Pinault, c’est le service « Eco » qui est dominant et le portait d’un grand patron dans ses colonnes fait office de quasi-religion. Pas moins de six pages, des photos attentivement choisies et un exercice très encadré. La prudence s’impose. François Pinault n’a pas acquis Le Point pour avoir des problèmes avec ses pairs. Encore moins lorsqu’ils sont plus puissants que lui… Le cirage de pompes à dose non homéopathique est donc de rigueur, mais tout de même mâtiné de quelques confidences intimes du style : « à 12 ans X tombe amoureux de sa voisine de classe qui n’est autre aujourd’hui que Mme …Y. Ils sont toujours en bon termes. » Ça égaye le lecteur et ne mange pas de pain…
« C’est honteux ! »
Cette scène a été vue dans les années 2000, juste après la parution d’un portrait pourtant dithyrambique de Martin Bouygues. Voici le téléphone du rédacteur en chef éco qui sonne. Au bout du fil, la « dircom » de Bouygues. Le haut-parleur est branché et une demi-douzaine de journalistes et secrétaires assistent alors à une scène de ménage dans le vaste bureau. Très vite, la jeune autrice de l’article « litigieux » accourt. S’ensuit une interminable succession de commentaires furibards de la dircom : « C’est honteux », « m’enfin Patrick c’est pas possible ! », « ridicule ! », etc. Ça dure cinq longues minutes. En larmes, la journaliste quitte le bureau en lâchant un poignant : « Mais qu’est-ce qu’il faut faire, enfin ! pour les satisfaire ? » Pas simple.
