Puy-de-Dôme
Megabassines, non merci !

Une manifestante anti-bassine
Une manifestante anti-bassine, dans le Puy-de-Dôme, le 11 mai 2024 (photo Marguerite Maramici)

Ce samedi 11 mai, 6 500 manifestants (seulement 4000 selon la préfecture), se sont réunis dans la plaine de la Limagne (Puy-de-Dôme). Ils ont marché contre le plus grand projet de méga bassines en France, symbole selon eux de l'accaparement des ressources au profit d’une minorité.

Sous un soleil de plomb, une marée bleue converge vers la gare de Chignat, à Vertaizon (63), le lieu de départ de la “Rand'eau”. Cette “randonnée festive pour la défense de l’eau”, est à l’initiative de cinq organisations : Extinction Rébellion 63, les Soulèvements de la Terre, la Confédération Paysanne, Les Faucheurs Volontaires et Bassines Non Merci. Le code couleur de cette manifestation est le bleu, en hommage à ce bien commun que des milliers de marcheurs, provenant de tous les coins de France, sont venus défendre aujourd’hui. 

Au cœur de la contestation : le projet de construction de deux méga-bassines dans le département du Puy-de-Dôme. Il est porté par 36 exploitations agricoles, regroupées dans l’Association syndicale libre des Turlurons, qui inclut Limagrain, le quatrième plus gros producteur de semences au monde et employeur majeur dans la région. La construction de ces méga-bassines de 18 et 14 hectares permettra de garantir l’irrigation de 800 hectares dans la plaine céréalière de la Limagne. Le coût de ces infrastructures est estimé entre 18 et 20 millions d’euros, financé à 70 % environ par des fonds publics européens. La région Auvergne-Rhône-Alpes a, pour l’heure, subventionné à hauteur de 115 000 euros la réalisation de l’étude de faisabilité.

L’emplacement prévu à l’origine pour la plus grande de ces bassines, à Saint-Georges-sur-Allier, n’a pas été validé à ce stade en raison de la nature des sols. Cependant, le projet n’a pas été abandonné et les recherches d’un nouveau site d’implantation sont toujours en cours. Pour la deuxième bassine, l’emplacement a été approuvé à Bouzel. La date du début des travaux n’a pas encore été fixée, car la construction des deux sites devra être menée simultanément.  

Pour une agriculture plus durable

Si le projet est donc encore en phase embryonnaire, il soulève déjà l’indignation de nombreuses personnes partout en France. Principal argument avancé par les opposants : les futures méga-bassines seront alimentées en pompant la nappe phréatique. Cela permettra aux agriculteurs, et notamment au géant de l'agro-industrie Limagrain, de monopoliser un bien commun, pour des cultures principalement vouées à l’exportation, comme le maïs. 

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