Deux huissières confrontées au « système Airbus »

Léo Le Calvez

Dans le Tarn et Garonne, deux huissières en conflit judiciaire depuis 2016 avec l'épouse d'un DRH d'Airbus ont le sentiment dêtre confronté aux réseaux tentaculaires de l'avionneur européen (photo DR)

Au nord de Montauban, deux études d’huissiers ont fusionné en 2016 pour devenir la plus grosse du secteur. Mais quand l’une a découvert qu’elle se retrouvait à compenser les déficits de l’autre, notamment détenue par l’épouse du DRH France d’Airbus, l’affaire a mal tourné. La justice est saisie.

Dans le Tarn et Garonne, une affaire que le monde des huissiers aurait sans doute préféré ne pas ébruiter déchire deux études depuis une dizaine d’années. En 2014, Catherine Lacombe et Florence Hervouet, deux huissières basées à Caussade, sont démarchées par une étude concurrente basée à Moissac.

Détenue par François De Poitevin De Maureillan et Sarah Butterbach, elle leur propose de fusionner. L’idée ? S’agrandir pour devenir « la plus grosse étude d’huissiers du secteur ». Le 10 septembre 2015, un protocole de fusion est signé. Il doit prendre effet le 1er juillet 2016.
Les deux huissières de Caussade ne le savent pas encore, mais cette fusion va pourrir leur vie pour des années. Elles ont refusé de répondre à nos questions conformément au conseil de leur avocat.

" Chiffre d'affaire en baisse "

Une première alerte survient le 30 juin 2016, quand elles examinent les comptes dans le détail : alors que leur étude de Caussade jouit d’un excédent de 35 000 euros, celle de Moissac affiche pour sa part un déficit de… 65 000 euros !
Questionnés, leurs nouveaux associés leur répondent que leur baisse  de chiffre d’affaire n’est que « passagère » et que « cela va s’arranger ».
Mais lorsqu’elles accèdent au logiciel informatique de leurs confrères, le 10 juillet 2017, les deux huissières découvrent que la baisse de chiffre d’affaires s’élève à 30 %. Elle ne serait donc pas « passagère » mais …structurelle
Elles découvrent également des créances pour un montant de près de 100 000 euros. Problème? Elle sont irrécouvrables ! Comprendre : des factures ont bien été adressées à des clients de l’étude de Moissac, mais elles n’ont jamais été payées ni encaissées. Pire : ces créances douteuses n’avaient pas été signalées à M° Hervouet et Lacombe avant qu’elles n’optent pour la fusion.

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