Des pédophiles au pays de Tintin

Photomontage d'illustration  | DR

Tout au long des années 1970, Gabriel Matzneff et Bertrand Boulin sont fascinés par Tintin. Tandis que le second publiera "Tintin et l'alcool" (une réflexion sur l'alcoolisme chez Hergé qui sera interdit par la justice suite à une action de la société Moulinsart S.A.), Matzneff, lui, deviendra l'ami d'Hergé, auprès de qui il plaidera pour que Tintin conserve ses traditionnels pantalons de golf.

Mémoire des années 1970 – où chez certains intellectuels, la pédophilie était encore considérée comme un art de vivre -, les carnets noirs de l’écrivain Gabriel Matzneff ont été épluchés par le journaliste Olivier Annichini. Nous feuilletonnons en série d’été chaque semaine son manuscrit refusé par des éditeurs.

Son intérêt pour les enfants et les adolescents, Bertrand Boulin l’a souvent exprimé dans ses livres. Car il aimait prendre la plume. Écrire, pour fixer ses idées. Dans son livre, « La vérité sur mon père », il publie en annexe des lettres adressées à son père. Le 15 février 1970, en pèlerinage à Marseille, pour honorer ''sainte Gabrielle'', il lui écrit ainsi :

« Mon papa chéri, (…) J'ai passé une partie de ma journée sur les lieux où a vécu Gabrielle Russier. Il me semblait nécessaire de t'en parler, à toi qui appartiens à un Etat capable de condamner ceux qui s'aiment. Ne crois pas que seule ma sensibilité ou ma 'générosité' me rendent solidaire. C'est tout un système que je condamne, qui me paraît à la fois dangereux et coupable. (…) En ce moment d'autres hommes, d'autres femmes, d'autres enfants sont pourchassés simplement parce qu'ils s'aiment. Pense-y. »

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