Depardieu, agresseur sexuel depuis quarante ans
Ce jour où Macron a méprisé les femmes

Macron devant Depardieu tentant d'embrasser Huppert

Un mois après la diffusion le 7 décembre dernier, d’un Complément d'enquête sur Gérard Depardieu, l’appel au boycott de l’interprète de Cyrano de Bergerac fait quasiment l’unanimité. Dans une ère #MeToo où les comportements sexistes ne passent plus, Emmanuel Macron et les quelques acteurs du « vieux monde » qui ont volé au secours de l'acteur apparaissent en décalage total face à l’impératif de protéger les victimes.

 Le 7 décembre dernier, c’est sur des images chocs de Gérard Depardieu filmées en Corée du Nord, que s’ouvrait Complément d’enquête, magazine d’investigation de France 2 dirigé par Tristan Waleckx. Au programme, des extraits d’un documentaire initialement réalisé en septembre 2018 par le chroniqueur et auteur Yann Moix, qui n’a finalement jamais été diffusé. Cette année-là, Gérard Depardieu était invité à la célébration des 70 ans du régime nord-coréen. 

Dès le premier extrait, à peine arrivé à Pyongyang, le monstre sacré du cinéma français adresse au steward une digression dérangeante : « J’ai la diarrhée, j’ai des envoyées de gaz digne d’un Allemand » blague-t-il. Arrivé enfin à bon port, quand la traductrice coréenne le rejoint, Gérard Depardieu poursuit son tour de charme graveleux : « Elle a une jolie petite robe bien ouverte, là, je vois, on verrait presque ses tétons, et sa petite culotte. » Gênée, la jeune traductrice Coréenne rétorque : « Je n’aime pas être remarquée. » Mais à l’interprète de Cyrano de Bergerac, on peut difficilement dire non : « Plus tu ne veux pas être remarquée, plus je te remarquerai, je suis un grand chasseur moi… » conclut-il. Plus tard dans la journée, quand une fan coréenne lui demande une photo, comme ennivré par son statut de star mondiale, Depardieu grommèle : « Graaah ! ta chatte ! ».

Mais c'est la dernière séquence de ce voyage en Corée du Nord qui a suscité la plus grande controverse. Lors d’une visite d’un hara nord-coréen, Gérard Depardieu assiste à un cours d’équitation, et s’excite devant le spectacle d’une enfant à cheval : « Si jamais elle galope, elle jouit, hein, c'est ça, c’est bien ma fifille ». « Les femmes adorent faire du cheval, parce qu’elles ont le clitoris qui se frotte à la selle ! Ce sont des grosses salopes ! » Poursuit-il. Une énième phrase problématique qui s’inscrit dans une lignée de blagues graveleuses et sexistes qui seront lâchées tout au long de ce voyage devant la caméra de Yann Moix.

Emmanuel Macron en renfort

Une semaine après la diffusion de ce Complément d’enquête dévastateur, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak est interrogée par BFMTV sur Gérard Depardieu. D’un ton ferme, la ministre répond : « Célébrer Gérard Depardieu, ce sera problématique vu les propos absolument choquants… une attitude irrespectueuse et indigne qui fait honte à la France ».

Le soir, en direct sur France 5 dans l’émission C à vous, elle réitère sa position et appelle le grand chancelier de la légion d’honneur à prendre ses responsabilités : « Ses propos qu’on a vu sur le tournage en Corée relève très clairement du harcèlement sexuel (...) J’ai échangé avec le grand chancelier de la légion d’honneur, et un conseil de l’ordre de la légion d’honneur va se réunir et va engager une procédure disciplinaire pour décider si cette légion d’honneur doit être suspendu, retirée complètement ou pas. » Pour rappel, Gérard Depardieu avait reçu la Légion d'honneur des mains de l’ancien président Jacques Chirac, en 1996.

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